1. |
La Poussière
04:25
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Les fossiles de mirages
Vous saluent d’un geste trop fier
De leurs fibrilles
La poussière vous connaît
Retouchant ses motifs d’un vent mauvais
Sur le chemin de vos regrets
La poussière vous concerne
Elle vous suit dans les
Moindres ruelles, jusqu’à
Vos médiocres hôtels
La poussière particulière
Et telle une sérénade
Par la fenêtre vient
Dormir sur vos effets
La poussière sans frontières
Sans frontières
Le désert égalitaire
Faute d’apocalypse
Un autre été arrive porté par les nuages
Et soudain vous rappelle l’Exode
… et le passage des sauterelles
(La poussière vous prévient)
Et si la langue indifférente du sirocco
Étouffe une à une les chandelles
Et même passée l’heure bleue
Du matin gris, aigri du rose
Purgé du ciel
La poussière vous déteint
Observerez figé
Au milieu d’une rue ensablée
Ce qui devient
Le crépuscule... réitère
Le sac de l’aventure toujours vide
Traîne telle une peau morte
Sur votre flanc
Mais déjà votre peau
Est bien morte
À l’aube, Vengeur Marseille
Quittera le port
Avec ou sans votre épiderme
Quelle différence
Ça peut bien faire?
De la poussière
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2. |
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Dans les ruines enchantées
Désenchantiers
Démobilisé dans
Un chaos d’après-guerre
Les mensonges sont si neufs
Qu’ils peuvent nous faire
Danser sur nos galères,
Nos erreurs de transfert
Dans les stations vaincues
Te souviens-tu?
Les métros disparus
Ne repassent plus
Les virages défendus ne
Négocient plus
Au lendemain passaient
Dans les rues pâmées de vapeur…
Un ballet de fontaines
T’éclaboussait
Jusques aux souterraines
Suite à les voir courir
Les danseurs, de la rame
Ultimes sourires
Puis, rideaux de métal
Le music-hall fugace
S’invite chez le souffleur
Te souviens-tu?
(Aux voyageurs
Des voies sans échangeurs
Les préposés
Aux stations condamnées)
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3. |
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Une vie de voyages incessants
Vers des feux rouges,
Châteaux brillants
Bûcher des désirs d’innocents
Brûle un feu rouge
Méfie-moi de quoi?
Tu me préviens – et je prévois
Méfions-nous de soi
On se revoit...
(Châteaux revenants)
Je crois te fuir et je tombe pile
Sur le feu rouge,
Château brillant
C’est un détour qui vous rattrape
Sous le feu rouge, château revenant
Vouloir éviter les histoires
Baisser les yeux, changer trottoir
Longer les flots du mauvais sang
Où voguent les lanternes rouges
Des faux amants
Pensons à tout ce qui nous divise
Lorsque la nuit s’immobilise
Une vie de voyages incessants
Vers des feux rouges,
Châteaux brillants
Une vie de virages indécents
Vers des feux rouges,
Châteaux brillants
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4. |
7 bis
03:59
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L’aquarium des grandes passions noyées
C’est bien fermé la nuit
C’est fermé la nuit
Le labyrinthe du jardin thermal
Aux intestins de buis
C’est fermé la nuit
Banlieue bourgeoise, mystère
Numéro 7bis – Pavillon fermé
Trop fermé la nuit
Murale trajectoire décrite par
Nos ombres en rase-palissades
Fermées la nuit
L’antiquaire de boîtes à musique
Et de Pierrots difficiles
C’est fermé la nuit
Château-falaise de ruines Lorelei
D’où tu m’appelles la nuit ( )
L’hôtel de glace où se casse ton sautoir
De perles au moment où
L’Insta-came meurt d’hypothermie
C’est un peu cher la nuit mais
Pas fermé la nuit
Le Spiegelsaal, sauf lors des grands bals
Or, rares se font les bals
C’est fermé la nuit
Salle du serveur central
Assassin planqué, en principe c’est
Fermé jour et nuit
Énième étage d’une tour brutaliste
Où le piège du monte-charges
Se referme la nuit
Murale trajectoire des cris que
Projettent nos ombres
En circuit : Fermé la nuit
Encore :
Le Navire Night déploie son réseau
De résistants tragiques
Entrouverts la nuit
Juste assez pour que leurs soupirs
Se troquent au hasard
Comme des balles perdues–abattues
Les objets perdus
C’est : Fermé la nuit
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5. |
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Faudra du temps, il ajouta
Pour ultimement réussir quoi?
Faudra du temps…
Pour ultimement –réussir (…)
Sisyphe pour demain prévoyait
Gravir au sommeil des regrets
On m’avait dit qu’un jour viendrait
L’ange-caravane m’emporterait
Vers l’horizon chiromancien
Chi–romantique… je n’en sais rien
Au fond des larmes désormais
L’ivresse des toujours de jamais
L’ivresse de jamais cause toujours
Face au ravin de vaines années
Ta messagère songe-t-elle à rentrer?
La messagère devra rentrer
Mais il est tard: faudra marcher
Où rare soit-elle, aux noirs cheveux
La moitié sainte à l’iris bleu?
Volatile comme une promesse
Cartomancienne, attends: il reste…
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6. |
Angoisses d'Orléac
05:08
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Hors d’élan, où j’en suis
Notre-Dame des Soucis
Fantôme
Hors du temps bouge ainsi
Notre drame d’insomnie
Lent flot
Où même les bouées s’abîment
Tu rêves dans l’autre pièce
Et je ne veille qu’en vain sur toi
J’écris d’une autre angoisse
Où je ne peux hélas plus rien pour toi
Et je voudrais te dire
Qu’aucun de nous ne souffrira
Je voudrais le dire en vain
Mais je ne suis pas encore mort pour toi
Antichambre où rancit
Notre dérive, tu me dis
Fantôme
Quand les bouées coulent au fond du fjord
Beau langui
Notre drakkar d’insomnie entonne
Au large un largo pour noyés
Les questions de ces nuits
Où tu glanes les peurs d’occis
Embaument
Comment marchander la mort en
Or du temps d’agonie
Dont tu aimes charger ta vie d’avance?
Mais les bouées s’oublient au fond du fjord
(Et au fond...
En somme je ne veille qu’en vain sur toi)
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7. |
Art Contraire
04:52
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Goûterez-vous
L’art contraire
L’eau qu’on teint en noyant les dieux
L’ère qu’on peint
D’art cancer
Du déclin d’orages trop précieux
–N’aura bien d’en faire comme tu veux
L’aube délivrée par les chaînes
De geôles qui n’entravaient que vous
Laissera derrière une scène
D’une insolence surhumaine
Laisserez-vous
Vivre d’art du vol
Ce dard qui attend, divin
Pieux destin
À faire les poignards
Que certains disent odieux
Évoque-t-il l’enfer à vos yeux?
Mirage au futur verre brisé
Croyez-vous que c’est imprévu?
Aux intersections d’art contraire
Certains ne verront que des feux
Impasses au futur verre brisé
Qui pulvérisent les adieux
Gloire aux monuments d’art contraire
Jamais n’ont fini de tomber
Toucherez-vous
L’art contraire (...)
–En ferez d’en faire comme voudrez
Touchez-vous?
Toucherez-vous?
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8. |
Dernier d'août
03:47
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Ce hussard qui nous escrime
N’est qu’un standard qui nous rappelle que
Le hasard est un écueil
Comme ton regard est un obstacle et
Le passé se teste à hanter
Comme nos souvenirs se détestent
Auront-ils le choix d’être enfin
Libres de vaincre leurs vies
Voici le dernier d’août
Ensuite je serai certain
Dans la nuit beige il nous rejoint
Mais écoute au loin
Les vagues de soupirs sur la page
Des réponses à rien
Useront ta patience et demain…
Tu sauras (trop loin)
Ce hussard qui nous décime
N’est qu’un canon qui récidive
Au hasard si inconstant
D’une liaison dérivative mais
Au soir nous aimions le chant
Des tourterelles définitives
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9. |
GNO5
04:47
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Cinq rapports éternels
Des transports déroutés de fiel
Transgression manuelle
Une triste histoire différentielle
Attaché à rebours
Passager infidèle
Qui posait sans discours
La main sur ton cœur manuel
Et la lunette arrière
Déroulait mon regard
Sans révéler vers quel hier
Rétrécissaient nos rêves
De tes pleurs tout le sel
S’étend pour déglacer
Chemin que ta haine renouvelle
Les revenants font toujours
Cortège sur cette allée cruelle
Aux flammes résistent mes remords
Les cauchemars qui repassent
L’impasse où tu roules sur mon corps
M’attire peut-être encore
Et j’étouffe un peu plus
Sous le dé-daim de tes gants
Et dire que nous avions le temps
De nous perdre autrement
Aux noces des bouts de ma chandelle
Je reposerai enfin
La main sur ton cœur manuel
Des ailes sur ton flacon de fiel
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10. |
Visions en forme
04:40
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De lames affilées
Visions en formes
Au royaume de ses
Seules héritières
À leurs hôtels
D’aluminium
À leurs nacelles
On les voit perchées
Quel métro jusqu’à
La voix d’aérostat
Que jouent, précieuses
Tes lèvres en plongée?
Du grand mât
D’un vaisseau en voiles
Plus noires que l’argent
Filtrant via l’Orient
Les regards insolents
Les regards in-sulants
Mais quel ferry vogue
Vers ce talon
De plexiglas
Colosse glissant
De toute évidence
Tel un iceberg
Vers le surplace?
Travelling avant
Vers le bout du quai
Baptême ou noyade
D’une feuille vierge
Trop bu la brise
Morte à Venise
De Babels costumées
Visions en formes
Pour tous les pions tragiques
Face à l’impériale
Capitale des rêves
En forme de cages
D’ascenseur vides
Mais d’ascenseurs libres
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